Listening to the Space in My Room

« Imaginez quelqu’un qui fasse bouillir toutes les sensations fugaces, les routines, les souvenirs et les émotions qui font d’un foyer un foyer, en une réduction pleine de saveurs intenses, et vous commencerez à comprendre le cinéma épatant de Beavers. Lui et ses colocataires sont cristallisés au travail : la caméra oscille au rythme des mains d’un vieil homme jouant du violoncelle, observe une vieille femme qui entretient son jardin depuis l’intérieur d’une maison sombre ; reflète Beavers lui-même qui passe en revue les photogrammes du film pour arranger ses coupes somatiques. Les pistes de son et d’image finement intercalées ne respectent aucun standard de continuité et pourtant il y a quelque chose d’immédiatement compréhensible dans ce chant exquis du corps dans l’espace. » Max Goldberg, Fandor.