Le sonore n’existe que par le mouvement, la vibration. C’est la part la plus vivante d’un film. On ne peut faire de « sons arrêtés » comme on fait des « images arrêtées ». C’est sans doute ce qui le rend si difficile à penser, à écrire. D’autant plus que le sonore « résiste au cadre du cinéma » comme le dit Jean-Louis Comolli. Il porte le poids du réel. C’est le surgissement d’un son inattendu au milieu d’une rencontre, chant d’oiseau qui donne à la parole une résonance décuplée ou vrombissement qui l’occulte. Cette complexité, c’est sa très grande force et sa beauté.
Le travail du sonore en documentaire est trop souvent réduit à deux aspects : une passe technique de « nettoyage » (de la part sonore qui résiste justement) focalisée sur les voix et le sens, ou l’ajout d’effets sonores, de « sound design », pour surligner les émotions. A l’inverse, cette formation invite à considérer le sonore comme un élément subtil et essentiel du récit documentaire, comme un matériau à travailler pour lui donner la place narrative et sensible la plus juste par rapport aux intentions et aux personnes filmées.
Cette nouvelle formation s’adresse aux réalisateur·ices ou professionnel·les du cinéma et de l’audiovisuel qui souhaitent approfondir la place de la création sonore dans leur pratique et développer de nouveaux savoir-faire dans le champ sonore en documentaire. En développant conjointement les capacités d’écoute et la connaissance des outils, elle permet d’expérimenter différentes formes de créations sonores, d’acquérir une autonomie technique et d’apprendre à dialoguer avec les professionnel·les du son, à chaque étape de la fabrication d’un film.
Deux professionnels du son et un cinéaste encadreront cette formation :
Virgile Van Ginneken, ingénieur du son, monteur son, compositeur de musique de film, réalisateur et formateur (Ce n’est qu’un au revoir, Le village…)
Vladimir Leon, réalisateur, auteur d’ateliers de création radiophoniques pour France Culture, producteur et formateur (Nissim dit Max, Le Brahmane du Komintern, Mes chers espions…)
Pierre Armand, chef-opérateur son, monteur son, mixeur, formateur (Little Palestine, The Last Hillbilly, Still Recording, Game Girls, La part du feu…)