Le CNC est très heureux de soutenir, comme chaque année, les États généraux du film documentaire. Dans une société où les clivages s’exacerbent, où les opinions se durcissent, où les biais se renforcent, le cinéma documentaire est plus que jamais essentiel. Il est soutenu avec force dans notre pays, à la fois par les diffuseurs et par le CNC dont les aides pour ce genre ont atteint un niveau historique l’année dernière.
À la tentation du raccourci, le documentaire oppose la pédagogie de la complexité ; à l’obsession de l’immédiateté, il oppose le recul, le temps de la réflexion ; aux opinions en bulles et en boucles, il oppose la curiosité, l’ouverture par le point de vue de l’autre. Cette ouverture a d’ailleurs été l’une des premières promesses du cinéma, lorsque les frères Lumière, dès 1896, envoyèrent leurs opérateurs aux quatre coins de la planète pour « offrir le monde au monde », selon la très belle expression de Bertrand Tavernier.
Cette promesse, le documentaire continue de la tenir, renouvelant en permanence ses formes, son esthétique, pour mieux toucher le public. Les États généraux du film documentaire se font tous les ans le reflet de cette grande inventivité à Lussas, autour d’une programmation riche et d’une réflexion de très haut niveau sur le rôle et l’avenir du genre. Je me réjouis que soit abordée cette année la question de la transmission du geste documentaire à travers des pratiques pédagogiques qui donnent le goût du réel à tous les publics, et notamment au jeune public. Il n’y a pas d’enjeu plus grand aujourd’hui que d’apprendre aux nouvelles générations à se repérer dans cet univers d’images qui est leur quotidien. Les aider à organiser et à exprimer leur propre point de vue sur le monde, c’est leur redonner une forme de contrôle sur les écrans.
Cela rejoint l’objectif de la mission que la ministre de l’Éducation nationale et la ministre de la Culture ont confiée à Edouard Geffray, et qui consiste à repenser nos dispositifs d’éducation aux images et à les adapter aux usages et aux pratiques d’aujourd’hui. Je souhaite que le documentaire occupe une place de choix dans cette démarche ambitieuse qui vise à élever les regards et à aiguiser les consciences tout au long de la scolarité.
J’adresse mes remerciements à Fabienne Hanclot, Christophe Postic et leur équipe pour leur engagement précieux et sans faille au service du documentaire et je souhaite au public une excellente édition 2025 !
Gaëtan Bruel
Président du CNC
Ardèche images
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